2 April '97, Brielpoort, Deinze, Belgium

articles rédigés par Sandrine, Fanny LESAGE, Ludo et Jumpin' Jack DEVEMY

En ce mercredi 2 avril, étant en manque de soirées sautillantes, et Lille n'étant pas capable de combler nos plus ardents désirs (NDLR : la date prévue à l'Aéronef avait été annulée), nous avons décidé de nous exiler sous de meilleurs cieux, en direction de la Belgique. C'est donc les coeurs emplis de joie que nous nous sommes rendues au Brielpoort de Deinze, salle qui accueillait ce soir-là Damon Albarn et ses acolytes, alias BLUR.

Dès que nos pieds foulèrent le sol belge, les premiers accords de "Beetlebum" résonnèrent à nos oreilles, alors que Damon huilait ses cordes vocales.
Vers 19h3O, c'est dans une salle enfumée que la foule se presse et se bouscule pour admirer la scène si joliment décorée de feuilles mortes (un rappel de la pochette du single Beetleburn). Et c'est à la buvette que cette même foule se presse et se bouscule afin d'étancher sa soif à coups de chopes de bière (ou de coca, c'est selon). La population est plutôt éclectique : groupies hystériques, paisibles solitaires, ou encore parents accompagnant leur progéniture.
Le groupe qui assure la première partie fait une prestation très courte, mais nous offre malgré tout des mélodies dignes d'introduire aussi bien les ballades que les nouveaux morceaux rock de BLUR. Le chanteur tente de mettre de l'ambiance, mais rien à faire, tout le monde attend l'arrivée de BLUR.

Alors les projecteurs s'éteignent, laissant place à une lumière d'un violet plus discret. Les premières notes du "Cygne" de Camille Saint Saëns retentissent sous les applaudissements du public, mais il faudra encore attendre quelques minutes avant que BLUR ne monte sur scène. Le groupe enchaîne "Beetlebum", "Jubilee" et "Movin' On". Le public se démène sur les trois premiers morceaux, puis se calme à l'écoute de chansons comme "End Of Century", "To The End", "The Universal", ou encore "Country Sad Ballad Man", que nous n'attendions pas. Damon est en forme et nous fait même cadeau de quelques mots de français. Graham Coxon, le guitariste, nous fait de nouveau bouger sur "Bank Holiday", "MOR" et "Chinese Bombs". BLUR sort de scène et, sous les acclamations de la salle entière, revient pour nous faire goûter quelques-uns de leurs meilleurs morceaux en concert : "Song 2", "Parklife" et "Girls and Boys". Le groupe ne s'attarde pas sur The Great Escape ; il jouera plutôt sur le succès des chansons de Parklife ou sur la découverte encore fraîche des morceaux du dernier album ("Look lnside America", "Death Of A Party", "On Your Own"). Bien sûr, BLUR nous fait part de ses classiques live : "Popscene" et "Advert". Signalons que le groupe ressort cette année de ses tiroirs le titre "Inertia", face B de "There's No Other Way", leur 2ème single, et qu'ils finissent le concert en remettant au goût du jour "Sing" (sur Leisure, le 1er album), B.O. de Trainspotting oblige.
Nous gardons finalement un très bon souvenir de presque deux heures de bonheur complet et nous sortons de la salle trempées, mais satisfaites. Nous constatons une fois de plus que BLUR, même au bout de cinq albums, sait toujours mener un concert comme personne.

Sandrine et Fanny LESAGE

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Il est 21h, le groupe investit tranquillement les planches sous le regard des 3000 personnes venues d'Allemagne, France, Belgique et même d'Angleterre (BLUR n'y jouera que cet été). Aux murs des filets de camouflage tendus en guise de sobre décor confirment que nos quatre mods sont venus pour en découdre. Le concert débute pourtant doucement contrairement aux habitudes du groupe avec le mélancolique "Beetlebum". Première surprise, le chanteur Damon Albarn s'est emparé d'une guitare sèche. Dès les premières mesures du morceau, le public plonge dans l'univers trouble que BLUR aime de plus en plus à explorer. "Bonjour". Tiens, Damon parle en français. Deinze a beau être en terre flamande, pour lui la Belgique c'est déjà la France... Tant mieux, moi le flamand j'aurais eu un peu de mal à le comprendre ! (NDLR : et sans doute Damon des problèmes pour le parler).
Après quelques rounds d'observation, BLUR hausse le ton en attaquant "Popscene". Titre inédit en album qui annonce "les morceaux rapides", comme le dit si bien en V. F. Alex James le bassiste. "Song 2", le nouveau single, enfonce le clou en incitant une bonne partie du public à entrer dans un joyeux pogo. "Chinese Bombs", l'autre brûlot proto-punk du dernier album, finit par convaincre les indécis. Dans ces conditions, "Girls & Boys" reçoit donc tous les suffrages (mais ça on s'en serait douté), tandis que les midinettes coincées au premier rang tombent comme des mouches. Le guitariste Graham Coxon ne rate pas son coup quand l'une d'entre elles exténuée s'écroule sur scène. il s'approche d'elle et lui pose un tendre baiser sur la bouche. Baiser qui aura pour effet immédiat de remettre d'aplomb la jeune fan. Décidément, BLUR s'amuse, et nous avec eux.
22h4O, les quatre Anglais achèvent leur unique rappel par un extrait de leur premier album, le lancinant "Sing", redécouvert l'année dernière via la B.O. de Trainspotting. 22h45, le groupe quitte la scène sans avoir exécuté nombre de ses tubes tels "There's No Other Way" ou "Country House". Au final, ce set fait d'ailleurs la part belle au dernier album (normal) mais aussi à Parklife tandis que The Great Escape est pratiquement passé sous silence.

Ludo

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2 Avril au Brielpoort à Deinze

Après une dizaine de concerts aux Etats-Unis, BLUR débutait sa tournée européenne en Belgique. On aurait préféré les voir à l'Aéronef, mais leur passage prévu pour le 30 avril y a été (définitivement ?) annulé.
Il a donc fallu se contenter du hangar du Brielpoort qui, pour être moins convivial, eut le mérite d'accueillir plus de deux mille personnes. Public très varié en ce qui concerne l'âge des spectateurs mais fort quota de jeunes filles non indifférentes au charme du jeune leader. Absence totale d'aération, chaleur étouffante, il nous restait le seul loisir de "l'admiration" de la scène, tristement décorée de guirlandes de feuilles fanées, couleur treillis. Neuf heures pile, professionnalisme oblige, acquis au contact de l'Amérique, le spectacle commence. Par un air d'opéra que ne renierait pas la Castafiore car, pour être devenus professionnels, on n'en est pas moins restés provocateurs. Et le band déboule sur scène sans cérémonial, un simple "Good evening" qui précède "Beetlebum", morceau phare de leur dernier et cinquième album. Difficile de renier les réminiscences Beatles quand elles sont si manifestes. Damon Albarn, assis sur un tabouret (pièce de mobilier apparemment incontournable dans la scène rock actuelle), guitare acoustique (tout aussi incontournable) en mains, déclenche les cris Beatleblurmaniacs de son public féminin. Il porte un jean et un t-shirt vert "California - numéro 86", souvenir des Etats-Unis. Au football américain les numéros 80 à 89 correspondent aux ailiers, les "tight-ends", qui ayant reçu le ballon, courent pour aller le plus loin possible et essayer de passer les 5 yards. C'est exactement ce que Damon Albarn et ses complices s'attacheront à faire pendant tout le concert. "Cours plus vite Damon, ne te retourne pas et le public sera pour toi". Là où j'attendais avec impatience des jeunes gens distants et ironiques, j'eus droit à beaucoup mieux : vingt-deux morceaux (NDLR... t'as eu le temps de compter !) assénés en une heure quarante-cinq (NDLR... t'as pensé à regarder ta montre !). Le groupe s'amuse avec des guitares saturées (carillon de Pâques ou sirène de police), des moulinets de bras à la Pete Townshend, des jets d'eau sur le public en sueur. Pratique qui faillit être fatale à Damon, exécuteur d'un grand écart involontaire sur la scène glissante (comme quoi l'abus de flotte est bien dangereux !). On connaissait les pois sauteurs, je vous recommande le Damon sauteur, indescriptible (tant pis pour vous, fallait y être!).
On eut droit à la presque totalité du dernier album et même à "Popscene" (qu'on ne trouve que sur l'album live japonais "At The Budokan"). On n'échappa pas à "Girls and Boys" avant les rappels vers dix heures. Mais le mieux fut l'inattendu : le côté rock sinon punk du groupe. Et je retiendrai pour ma part "Advert", seul morceau extrait de "Modern Life ls Rubbish". Quant à la conclusion de l'article, je la laisse à Damon lui-même qui déclarait dans le NME du 5 mars 94 : 'Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que chez BLUR il n'y a absolument pas de rock'n'roll. Absolument pas.' Quel humour ces Britanniques !

Jumpin' Jack DEVEMY

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