GORILLAZ



The Fall

EMI

D’abord caché derrière l’album éponyme Gorillaz, à peine dévoilé dans l’excellentissime Demon Days, démasqué par Plastic Beach, voilà le génial Damon Albarn mis au grand jour avec The Fall. Très différent des albums de collaboration précédents, avec cette fois l’Anglais seul aux manettes, The Fall s’apparente plus au marginal et intimiste LP solo d’Albarn (Democrazy) si bien qu’on en oublierait presque qu’il est signé GORILLAZ. Exit Noodle, Murdoc, 2D et Cie et place à l’immense talent de songwriter du créateur du projet cartooné. Enregistrés en trente et un jours au fil du Plastic Beach North American Tour de l’automne 2010, les quinze titres s’offrent comme un carnet de voyage, chaque chapitre correspondant à une escale de la tournée. Difficile d’accès à la première écoute mais totalement envoûtant par la suite, cet opus est d’autant plus épatant qu’il a été composé avec les moyens du bord, à savoir un iPad, quelques instruments de musique et des sons captés ici et là. Tel un magicien de l’ère numérique, le frétillant Damon Albarn fait des prodiges avec son nouveau joujou et son génie n’en est que plus éclatant. Même si électro, basses sourdes et rythmes saccadés dominent, l’album déborde de sensibilité et étonne par la richesse des sonorités (bizarreries numériques, bribes de conversation avec les compagnons de route, extraits radiophoniques, bruissements de feuilles, annonces en gare, chuchotis, tyrolienne…). Les chansons sont délicieusement chantées (comment ne pas être transporté par la douceur de la voix d’Albarn sur “Revolving Doors”, “California & The Slipping Of The Sun”, et surtout l’envoûtant “Amarillo”). Novateur et bluffant, rien que pour la perfection d’“Amarillo”, The Fall mérite respect et admiration.

Maryse LALOUX

Pour PRESTO! Fan et Webzine Rock du Grand Nord,
http://presto.presse.fr


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