GORILLAZ



J'ai interviewé Damon Albarn, j'ai été transportée par Gorillaz et je suis aux anges !

Par Maryse Laloux (Two's A Crowd), 22 juin 2001

Ca y est ! C'est fait... J'ai interviewé Damon Albarn de Blur... euh.. non pardon... de Gorillaz... et je viens de réaliser un rêve ! :-)

Ca faisait 2 ans que je l'attendais cette interview. Quand Blur, ce groupe anglais qui me fait tourner la tête depuis que je l'ai découvert en 1996, est passé au Théâtre de La Mutualité en Septembre 99, je pensais pouvoir accéder à ce rêve. J'avais obtenu les autorisations nécessaires pour interviewer Blur quelques mois auparavant et préparé mon interview, notant la moindre question me passant par la tête... Quelle ne fut pas ma déception lorsque j'appris quelques jours avant la date tant attendue que Blur avait renoncé à faire de la promo et, du même coup, refusait toute interview si ce n'est un passage télé. En échange, on me remit un pass-photo... Maigre consolation par rapport au rêve nourri durant des semaines, mais, ma foi, j'ai trouvé que c'était déjà ça... être accrochée aux pieds de Damon secouant ses gouttes de sueur sur mon appareil-photo ne pouvait quand même pas me déplaire !!

Cette année, nous avons eu la chance, nous Français, d'avoir Gorillaz à Paris, seule ville européenne de ce côté-ci de la Manche ! Dès que le concert a été annoncé, j'ai à nouveau refait les démarches pour décrocher une interview. Ma foi, Gorillaz, c'est presque Blur ! Et si par hasard je devais interviewer Damon Albarn, alors je serais comblée !!! Cette fois, me protégeant de toute déception, j'ai ignoré la réponse qui disait « je ne sais pas encore si ils feront de la promo le jour du concert - ça me parait peu probable ??? photo-pass à priori OK », me résolvant à ne penser à cette interview qu'en temps et en heure. La date du concert approchant, je demande ce qu'il en est pour la promo et le mardi 19 je reçois un e-mail me disant « c'est OK pour une interview, donne-moi un number que je t'appelle dès que j'ai les horaires » . Ouah !!!! Génial... Cette fois-ci, ça semble bien s'annoncer ! Je me mets à préparer dare-dare mes questions et quelle n'est pas ma joie quand j'apprends par téléphone le lendemain, c'est-à-dire l'avant-veille du concert, que je vais avoir l'honneur d'interviewer Damon Albarn et Jamie Hewlett, les géniteurs de Gorillaz !! C'est un peu la course pour se retourner mais ce n'est pas grave... Je suis tellement boostée que j'ai des questions plein la tête. Je suis confiante et me sens, à mon grand étonnement, tout à fait à la hauteur de la tâche qui m'attend !

Le vendredi, jour J, mon amie Virginie (avec laquelle je partage ma passion pour Damon Albarn) et moi arrivons sur le lieu de rendez-vous. Virginie est paralysée. J'essaie de rester zen ! On nous dit qu'ils ont pris un peu de retard, que notre créneau horaire sera repoussé d'une demi-heure et que nous passerons en 3ème position, juste avant Le Mouv'. Ouah, ils n'ont pris que 3 ou 4 interviews et nous faisons partie du lot ! Quel privilège... et c'est alors que nous commençons à mesurer notre chance.

15h15, c'est à nous. On nous fait monter trois étages par un escalier étroit et triste. A chaque pas, je me dis : « Maryse... maintenant, tu y es presque... Tu vas rencontrer Damon... Ton rêve est sur le point de se réaliser ! » Nous arrivons dans une petite pièce où se trouve un sofa noir face à deux fauteuils et à priori... personne. Jamie Hewlett arrive tranquillement d'une pièce voisine. Smoggy, le garde du corps de Damon, est là. Egalement, un caméraman qui filmera toute l'interview. Arrivées à hauteur des fauteuils, nous pouvons voir Damon Albarn, allongé sur le ventre sur un canapé dans la pièce voisine, le nez enfoui dans le matelas et une casquette rouge sur la tête, poussant quelques geignements de paresse alors que Jamie lui dit « Allez, Damon... il y a une interview... c'est pas le moment de faire la sieste ! ». C'est bon, il est là ! Je ne rêve plus ! Nous déposons nos affaires et saluons Jamie tandis que Damon se lève nonchalamment. Il se dirige direct vers moi, me serre la main, attrape les revers de ma veste de jean imprimé, inspecte les quelques badges qui y sont accrochés puis pouffe de rire en voyant le gribouillage sur mon T-shirt bleu marine. Je lui demande s'il reconnaît SON dessin, celui qu'il a fait expressément pour le Blur Fan Club, en profite pour demander à Jamie s'il savait que Damon était également un artiste graphiste et pour nous présenter, Virginie et moi, en tant que Fans de Blur dénommées « Two's A Crowd ». Damon s'esclaffe à nouveau mais Jamie ne suit pas. Alors Damon lui explique que «Two's A Crowd» est le nom que portait le premier duo qui a lancé sa carrière. Notre Damon est on ne peut plus détendu et souriant. Je lui fais savoir à quel point nous sommes heureuses de pouvoir être là, installe notre matos, sors quelques vinyles et CD de Gorillaz sur lesquels je leur propose de faire des dessins pendant l'interview, l'un d'entre eux - un vinyle promo 45 tours rare avec Clint Eastwood en face A et Dracula en face B - ne manquant pas d'attirer l'attention de Damon qui l'observe minutieusement et voilà, ...c'est parti pour 30 minutes d'entretien avec notre héros.

L'interview se passe à merveille car Damon et Jamie sont vraiment généreux dans leurs réponses et d'excellente humeur, de nombreuses questions provoquant rires et plaisanteries.... une vraie partie de plaisir !

.... Après l'interview, Virginie et moi remercions chaleureusement Damon et Jamie et rappelons à Damon à quel point nous nous sentons privilégiées d'avoir passé cette demi-heure avec lui. Nous lui remettons nos cartes de visite. Damon nous souhaite un bon concert et nous informe qu'il est curieux de savoir quelle sera la réaction du public au sortir du concert de ce soir. Visiblement, Gorillaz, c'est ses tripes ! Je lui indique que je rédigerai un compte-rendu que je mettrai sur mon site et il me répond qu'il le lira avec intérêt. (Si vous étiez au concert, faites-moi part de vos impressions SVP). Je demande à Damon et Jamie s'ils acceptent de se faire prendre en photo en notre (charmante) compagnie, ce qui, bien évidemment, ne leur pose aucun problème ! Damon me serre contre lui en penchant la tête de mon côté. Je le serre contre moi... il a le dos trempé... ouh ouh !!! Smoggy prend la photo. Puis nous nous disons au revoir. Damon nous signifie le plaisir qu'il a eu en notre compagnie (et il a l'air totalement sincère). Moi, j'ai envie de lui faire la bise mais non, je ne lui imposerai pas une bise qu'il pourrait trouver malvenue - alors je me contente de lui serrer à nouveau la main en lui offrant un sourire on ne peut plus cordial. Nous quittons les lieux, descendons l'escalier et nous retrouvons dehors... Avons-nous rêvé ??? Virginie et moi voudrions crier, pleurer, exulter, exprimer notre ivresse et notre ébahissement... Et non, ce n'est pas un rêve... nous venons de passer une demi-heure avec la personne que nous admirons le plus au monde !


lieu : La Cigale, Boulevard Rochechouart, Paris

1400 personnes

setlist :

M1A1
Tomorrow Comes Today
Slow Country
5/4
Starshine
Man REsearch
Sound check (gravity)
Latin Simone
Re Hash
Clint Eastwwod
Rock the House
Dracula
19-2000
Punk
---------
Tomorrow Comes Today
Clint Eastwood

Le concert... une autre surprise, tout à fait inespérée celle-là ! Gorillaz est un groupe très récent (premier single sorti en novembre 2000, premier album en mars 2001), les musiciens ne sont pas connus puisque le groupe n'apparaît que sous forme de cartoons et, pour couronner le tout, ils jouent leur concert dissimulés derrière un écran sur lequel on les voit de temps en temps en ombres chinoises incrustées sur les images vidéos qui représentent l'univers de Gorillaz. Enfin, bref, toutes les conditions semblaient réunies pour que leur show connaisse un succès moyen. Comment ai-je pu penser cela, moi qui ai vu Blur une dizaine de fois sur scène et qui connaît si bien les talents de mon héros, Damon Albarn, sa voix éthérée, sa musique enivrante, sa fougue contagieuse, son professionnalisme ? C'était oublier que Gorillaz, c'est avant tout Damon Albarn... et c'était ignorer que, même caché derrière un rideau, ce Damon est capable de faire chavirer les coeurs de toute une salle... Il n'aura fallu que quelques chansons pour conquérir un public éclectique, majoritairement masculin, d'âges divers. M1 A1, fabuleux, fait monter la tension. La voix saisissante de Damon sur Tomorrow Comes Today et les belles images de Londres nous séduisent. Slow Country nous envoûte. 5/4 nous donne envie de danser et sauter. Russel, le batteur du groupe, aidé par la voix du célèbre producteur hip-hop Dan The Automator, nous exhorte à nous faire entendre. Le public répond, débordant d'enthousiasme. Puis suit un vibrant Starshine qui fait apparaître les premières ombres chinoises vraiment nettes de Damon Albarn. Damon agite son mélodica, nous fait signe, rit... Il n'est pas vraiment là, sur scène, mais c'est tout comme ! Sa voix à la fois éraillée et aiguë est ensorcelante. Son jeu de mélodica est sublime ! Je suis bouleversée, émue aux larmes et je pleure. Quelle merveilleuse émotion !... Que dire d'autre ? Gravity est presqu' aussi poignant, Clint Eastwood emporte tout le public, Rock da House me fait aimer le hip-hop comme jamais je n'aurais pu me l'imaginer. Dracula, avec ses sonorités dub et reggae et ses projections de gorille-robot surdimensionné, est agréablement inquiétant. Les images en 3-D qui accompagnent 19/2000 paraissent inachevées tant elles sont épurées. Punk est absolument dément, totalement typique des délires signés Damon Albarn. Puis c'est fini... du moins, sur leur setlist... mais le public ne les laissera pas partir si vite. S'ensuivent 20 minutes de rappel incroyables. J'ai rarement vu un public aussi résolu à ne pas en découdre avec un groupe ! Devant une telle détermination, les techniciens reçoivent l'ordre de recharger les images et les arrangements sonores et les Gorillaz reviendront jouer Tomorrow Comes Today et Clint Eastwood pour notre plus grand plaisir.

Bien sûr... Ce n'est pas encore fini... Maintenant, comme d'hab, Virginie et moi attendrons la sortie des artistes. Et nous avons bien fait. Cela nous a donné l'occasion de discuter avec certains de nos amis, de percevoir les réactions du public, le plus souvent médusé car abasourdi par la qualité de la prestation et stupéfait de leur propre enthousiasme. Nous avons pu échanger quelques mots avec Phili, l'un des rappeurs du groupe, qui m'a confirmé que le show parisien avait rencontré un bien plus vif succès que celui de La Scala à Londres quelques mois auparavant et indiqué que Jamie Hewlett lui avait parlé de l'interview de Two's A Crowd ! Cool !! Et puis enfin est arrivé Damon accompagné, bien évidemment, de Smoggy. Il a attendu quelques secondes dans le hall d'entrée de la salle de spectacle. Juste le temps qu'il nous fallait à Virginie et moi pour coller nos têtes sur les portes vitrées et attirer son attention. Quelle chance ! Damon nous a tout de suite aperçues (et reconnues), nous a donné un large et franc sourire accompagné d'un petit signe de la main puis de deux doigts posés sur la bouche suivi d'un baiser soufflé. Merci Damon... quel merveilleux don tu nous as fait là... ! Le petit baiser que nous souhaitions recevoir sur nos joues après l'interview est mille fois compensé par celui-là que nous ne t'avons pas demandé et qui nous est allé droit au coeur.

Maintenant je suis rentrée chez moi. J'écoute et regarde le live de La Cigale en ligne http://www.webstudios.fr/gorillaz/ et reçois de nombreux messages de France et de Navarre qui me disent à quel point ce show était excellent. Alors je suis vraiment ravie, en particulier pour Damon qui tient ce bébé Gorillaz tant à coeur...

Vive Damon... Vive Jamie... Vive Gorillaz !

© 2000 All I want is... Blur


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